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Un nouveau poème Traduction : Mohammed El Arjouni
Je donnai mon nouveau poème
Que je tenais entre des doigts
Tout confus et gavés d’appétence
A la belle dame qui près de moi
Dans l’autocar tenait place
Je lui dis : Pose-le entre tes seins
Tu en découvriras le secret
Et le sens pérenne.
La belle dame ne me prêta aucune attention
Et mes paroles furent vaines
C’est à son sac à main rouge
Et à son petit portable repu de rendez-vous
Que toute son attention fut promise.
Puis je donnai mon nouveau poème
A l’enfant jouant dans le parc
Je lui dis : Joue avec
Tu peux en faire moult et moult jeux
Grâce à ses multiples couleurs d’arc-en-ciel.
L’enfant s’écria en pleurant
Et prit ses distances.
Puis je donnai le poème au fleuve
Je lui dis : prend-le
Il est de toi aussi
Ô Divinité jetée sur la terre
Bénis son secret
Et découvre son sens sempiternel
Ô toi l’Eternel.
Mais le fleuve ne cessa de rêver et de rêver
Ne détachant point son regard des lointains horizons
Ignorant totalement mes expressions
Seul le policier s’approcha de moi
Et d’une voix rauque s’écria
-Qu’as-tu
dans la main
?
Je lui dis : Un nouveau poème.
-Et
de quoi parle-il
?
Je lui dis : Lis-le pour en connaître le secret et le sens.
Il me prit le poème
Entra dans sa chambre sombre
Et à une chaise de fer il ligota le poème
Puis avec un long fouet se mit à le flageller
Pour ensuite lui asséner des coups à la tête
Avec la crosse du pistolet
Jusqu’à ce que le poème saignât et laissa couler
Un nombre impressionnant
De lettres et de points
Mais point
Il ne dévoila
Ni son secret
Ni le sens de ses versets.
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